| <Tribune Libre>
 Vous qui aimez les choses simples, vous  ne pouvez qu’aimer la DS, par Paul.
 Titre  en forme de provocation dirons certains. Je les entends déjà. Je cite :  « La   DS une chose  simple ?! Cette usine roulante ?! Enfin roulante… quand tout ce  fatras de tuyaux, clapets, raccords, pistons, régulateurs et que sais-je, ne se  fout pas en vrac en pissant l’huile ou en rotant l’air… ! ». Fin de  citation.
 Et  ces mêmes personnes cultivent allègrement le paradoxe en se transportant au  quotidien dans des voitures pucées, multiplexées, électronisées à outrance. Et  là, ce n’est même plus de l’usine, c’est du virtuel par faisceaux câblés  reliant des composants obscurs dans lesquels le commun des mortels est bien  incapable de dire ce qui se trame. Y compris parfois les professionnels en  dépit de leurs bancs d’essai sophistiqués dont la façade évoque un tableau de  bord de Concorde. « L’allume cigare ne marchait plus alors je vous ai  remis les mémoires à zéro en reboutant les reset sur le calculateur d’ABS  actif ». J’exagère à peine.  « Remettre  les mémoires à zéro ». Ca fout un peu les jetons quand même. Autrement dit  les voitures ont une mémoire. Retiennent-elles toutes les erreurs que l’on a pu  faire entre deux révisions (freinage violent Quai de la Râpée le 2 mai à 10h31 !) avant que le mécano,  pardon, l’électro-informaticien automobile leur fasse un lavage de cerveau comme  dans toute bonne dictature ? Ne rigolez pas, la dernière fois que j’amené  ma C4 en révision, l’unique déclenchement d’ABS en 20000 km était noté ! Et si l’on se livre à une petite  demi-heure en galante compagnie sur la banquette arrière, c’est noté  aussi ?? (De ce point de vue, je suis irréprochable !). Georges  Orwell ou Aldous Huxley auraient dû bosser chez Peugeot ou Mercedes, on aurait  eu tout ça quarante ans plus tôt ! Alors  maintenant, regardez une DS que même certains de ses aficionados tiennent pour  compliquée (si, si !). Penchons-nous  sur la fée électricité comme on disait pendant l’Exposition Universelle de  1889. Des fils plus, des fils moins, des ampoules, un batterie et une dynamo ou  un régulateur. Un fil va à une ampoule et en revient. C’est t-y pas simple  ça ?!
 L’alimentation  du moteur : un carburateur, une pompe à essence, un allumeur. C’est  compliqué ça ? Je vous vois venir avec les injections… Quatre petites  vannes, quelques trucs à membranes et un poste à transistors sous la boîte à  gants. Pas de quoi fouetter un chat (d’ailleurs, il n’y est pour rien le pauvre  minou !).
 Ah  oui mais l’hydraulique allez-vous dire… Quoi l’hydraulique ?! Un fluide  qui circule dans des tuyaux, faisant bouger des clapets, tiroirs ou pistons. Si  on prend le temps de se pencher sur un schéma du circuit hydraulique, on voit  où va le LHM/S, par quel itinéraire il y va et par où il revient. Moins  compliqué qu’un film de Jean-Luc Godard ou un horaire de chemin de fer !
 Alors  oui, je persiste et je signe. Une DS est simple parce qu’elle est concrète,  palpable. Pas de virtualités absconses sous un  capot de DS. J’en  vois déjà qui attaquent avec des arguments à trois francs six sous… « En  matière de simplicité, la 404… ». Je parlais simplicité Monsieur, pas  rusticité ! La DS n’a pas de « mémoire ». Ou plutôt elle pardonne les fautes  commises à son volant par sa tenue de route, son confort… La 404 elle, a une  mémoire, certes non électronique, qui vous fait payer vos fautes de conduite comptant  par un direct fossé ou un tête à queue ! Qu’on ne croit pas que je juge  sans savoir, j’ai aussi fait pas mal de kilomètres derrière ce hideux volant en  bakélite et planté de traviole avec quelques bonnes chaleurs en dépit d’une  conduite pépère.
 La DS c’est autre chose. Mais il y a mieux à faire que de prêcher des  convertis…
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