La décoloration de certains toits de DS, par le Docteur Danche

"Docteur? Ma DS Beige Tholonet a le toit d'un beige pâle et je ne trouve pas cette combinaison dans vos nuanciers?"

"Docteur? Ma DS Gris nacré a le toit blanc et je ne trouve pas cette combinaison dans vos nuanciers?"


Ah mes amis, voilà un mystère de la DS qui a l'épaisseur de Jane Birkin, et sur lequel j'ai été affranchi par le Professeur Petriman dès mes premiers pas dans le sujet des couleurs.

En effet, les toits des DS étaient à l'époque teintés dans la masse. Technologie de peinture donc différente de celle appliquée sur les éléments de carosserie (que d'aucuns appellent pompeusement les "amovibles")

Il en résulte un vieillissement de la teinte des toits extrêmement différent du reste de la voiture, que l'on observe surtout sur certaines teintes claires et métallisées.

Et je dois dire qu'en réalité, sur certaines teintes que je vais prendre en exemple, la différence devient telle que c'en est presque difficile à admettre.

Premier exemple: le sable métallisé. Voici une auto quand elle était dans son jus. Regardez bien le toit. Est il juste sale?



 


Réponse: non, il est décoloré, jusqu'à aboutir à ce beigeasse caractéristique des DS Sable métallisé ou Beige Tholonet qui n'ont pas été repeintes.



Ici, illustration du phénomène sur le beige tholonet.

 


deuxième exemple: le gris nacré

 

 

Regardez ce plan sur le toit. C'est ainsi que deviennent les toits gris nacré qui ont pris le soleil mais n'ont pas été repeints.

 


... ce qui conduit d'ailleurs à des erreurs d'interprétation malheureuses dans les restaurations: les propriétaires font repeindre leur toit en blanc, persuadés que c'était sa couleur d'origine.

Et quand la DS est vendue, le vendeur certifie de bonne foi qu'elle a été refaite dans sa combinaison "sortie d'usine". Ce qui brouille les pistes, forcément.



Voici cette fois sur une DS gris d'anjou 1971 (première main certifiée), couleur non métallisée sur lequel j'ai observé très clairement ce phénomène de décoloration du toit.



Mmon ami Georges me l'a aussi signalé sur teinte Bleu Camargue, ce qui confirme que le phénomène apparaissait donc bien sur couleurs métallisées ET non métallisées.


De la part de Régis, cette belle carte postale avec le Rouge de Grenade 72 décoloré.

J'ai cherché un exemple avec la décoloration de toit dune DS noire, mais le phénomène ne semble pas se produire sur la teinte AC200. Le toit alu n'était pourtant pas systématique sur DS noire...

 

Et pour finir, j'ai le magnifique témoignage en photos couleur d'époque de George (un autre), qui montre à quel point le phénomène de produisait rapidement: quelques années suffisaient:

 

 

Et Marc va dans le même sens avec ceci:

Je souhaite attirer votre attention sur la vitesse de décoloration des toits des DS et apporter de précisions sur le vécu de la DS paternelle: Je vous avais adressé la photo de la DS 21 confort gris Brumaire, intérieur vert mousse de juillet 1970 achetée neuve par mon père à la succursale Citroën de l’Avenue de Versailles à Paris 75016, devenue depuis bien longtemps un Volvo. Cette photo est au chapitre « la belle époque » et dénommée mai 1976 église d’Auteuil.

La DS a son toit déjà bien décolorée et la voiture à environ 55000kms, ne roule que les WE et vacances au soleil ( Rome en septembre 70, font Romeu en Août 71 et 72, puis Hendaye en Août 73/74/75) et couche toujours dans un garage souterrain parisien éclairé par des néons. À cette date le toit fuit aux deux angles avants et mon père le fera remplacer en septembre 76 par un toit en aluminium peint en gris Brumaire. En en 76 le toit avait déjà perdu de sa couleur depuis 2/3 ans. La décoloration était très rapide compte tenu de périodes brèves mais intenses d’exposition au soleil et à la lune. Voilà mon histoire de DS sur ce point.