Et le succès sera vite au rendez-vous, avec parfois des versions personnalisées. Regardez-moi donc ce gyrophare, c'est l'Amérique!

Parfois les transformations sont bien moins ambitieuses (souvent à partir d'un simple break normal, sur lequel on met un panonceau "ambulance"...)

Ici la première ambulance arrivée en Suède. On distingue un panneau "Luxe" alors que les ambulances sont toutes "Confort": c'est sans doute un break habillé.
Il est donc grand temps de passer dans ce dossier au chapitre "comment reconnaitre une vraie ambulance"!

Signe distinctif d'une ambulance
Souvent les ambulances, quand elles étaient revendues en fin de carrière à des particuliers, étaient dépouillées de leur accastillage spécifique de sirènes, brancards etc.
Par ailleurs, la couleur n'est d'aucune aide, car seuls les esprits faibles pensent qu'une ambulance est forcement blanche, les preuves ne manquent pas, ici la flotte bleu Danube de la croix rouge lyonnaise.
Et ici celle de Metz, un peu moins mise en scène.
A l'arrière, l'ambulance n'a pas de strapontins et dispose de cette grande trappe, mais c'est commun avec la commerciale.

Alors pour reconnaitre à coup sûr de nos jours, une ancienne ambulance, le meilleur critère spécifique, c'est la présence d'une séparation arrière de type "2/3 1/3", comme ci-dessous.
A ce sujet, il ne faut d'ailleurs en fait pas dire "1/3 2/3", mais "2/5 3/5" qui était la première appellation de ce dispositif, à l'époque de la DS. La preuve en images sur le catalogue 1967 (merci Georges!)

Bon et puis bien sûr il y a un brancard, même s'il a souvent disparu quand l'ambulance a rejoint ensuite le marché de l'occasion.

Evolutions
L'ambulance suit bien sûr toutes les évolutions de l'ID19F.
Par ailleurs, le macaron lumineux rouge sur le toit change de forme pour le millésime 1963 (arrivée du deuxième nez), et devient un gyrophare bleu, comme on le voit à droite sur cette invraisemblable carte postale de Montataire (Oise) présentant les deux modèles comme à la parade.

Certaines ambulances voyaient leur macaron se moderniser pour ne pas faire tache, ou pour faire flotte. Regardez ce cas chez les ambulances Lenjalley, à Caen, qui mixe premier nez et deuxième nez, mais en ayant mis le gyrophare sur le premier nez.

Le gyrophare bleu ira jusqu'à la fin de production. Cette fois nous sommes aux Pavillons sous bois.

Cette vue de la période Mai 68 montre bien les deux façons de monter le gyrophare bleu: devant la galerie, ou bien sur la galerie.

Et pour en temriner sur les caractéristiques des ambulances ID, je signale une évolution sur les panneaux de portes des ambulances, qui sont tous les 4 lisses au démarrage.
A l'arrière, ils restent lisses sur la période de production.
A l'avant, ils gagnent un vide-poche en 69, puis des accoudoirs en 70 (on passe à des panneaux type DS confort).
Présentation
Et après tout ça, vous voulez voir des survivantes, en long, en large et en travers?
Alors vous trouverez en cliquant sur l'image une présentation complète du modèle 1962 exceptionnel de Pierre (bleu Pacifique)

L'ambulance 1967 du site EDF de Porcheville

L'ambulance 1967 du site SNPE de Saint-Chamas, avec intérieur bufflon gris
En suite on passe à ce millésime 1969 (blanc stellaire), propriété de Marc.

Et enfin, celle de Captain Molaire (blanc meije), 40 000km d'origine...

Littérature (1)
San Antonio
On ne présente plus San Antonio, et voici pour la bonne bouche une scène d'anthologie.
Résumé: un quidam, le commissaire et son adjoint sont à bord d'une 2cv améliorée par le neveu du quidam avec un moteur de Salmson, et pouvant ainsi rouler à près de 200km/h. Ils pourchassent l'ambulance transportant un gardien de but de hockey, nommé Flahagran-Delhi, indien au passé opaque qui avait caché de la schnouf dans sa combinaison de match, et vient d'être évacué à la mi-temps sur une civière...


Littérature (2)
Je ne vous mets pas de texte cette fois, mais avouez que la mise en scène mystique de la Rencontre a de quoi laisser pantois.

Au cinéma
l'ambulance ID a frappé l'imaginaire collectif par son omniprésence dans la société française, et on s'en rend compte en consultant les copies d'écran des films français de l'époque sur ce lien.
L'exemple le plus emblématique est probablement Hibernatus (avec De Funès), où l'on voit en l'espace de 25mn trois modèles (un de chaque nez!), dont un écaille blonde avec le tour de la custode assorti, qui est peut-être de l'année 1959, même s'il a été repeint comme en témoigne l'oubli de peindre en noir le petit triangle en bout d'aile arrière.